mardi 22 octobre 2013

Le projet de charte d'union entre le l'UDI et le Modem : L'Alternative





Nous, responsables des forces du Centre, présidents du MoDem (Mouvement démocrate) et de l’UDI (Union des Démocrates et Indépendants), proposons à nos formations de se rassembler.
 
L’URGENCE
 
L’état réel de la France, économique, social, civique et moral est préoccupant. L’échec éducatif, le chômage de masse,  les difficultés de notre cohésion sociale et de l’intégration en sont les signes les plus frappants.
Le désarroi et la colère gagnent une part croissante de la société française. La France est malheureusement guidée par la peur au lieu d’être guidée par l’espoir et la confiance en l’avenir. Les Français, désabusés par les alternances, n’aperçoivent plus de solution politique au point qu’ils sont tentés par un extrémisme qui conduirait au chaos. Face à cette situation, des signes de fragilité se multiplient, au sein même de certains courants républicains.
Il y a urgence. Cette urgence appelle une réaction civique. 
Nous prenons nos responsabilités. Nous décidons de nous rassembler pour créer une force dont la mission sera de faire face à cette crise. C’est la condition pour que notre pays retrouve un cap, une espérance et des perspectives, et que nous soyons les acteurs centraux de la reconstruction intellectuelle et politique dont la France a besoin.  
 
NOTRE IDENTITÉ
 
Nos idées nous unissent. Nos valeurs n’ont jamais cessé d’être les mêmes, nos convictions aussi, même si nous avons été séparés par la bipolarisation de la vie électorale, que nous jugeons excessive et que nous voulons réduire par un changement des institutions. Pendant cette période, chacun de nos mouvements a eu son histoire et son chemin qui mérite notre respect. Aujourd'hui, la gravité de la situation nous oblige au rassemblement. 
Nous sommes des humanistes. Nous croyons que la satisfaction des besoins matériels et l’épanouissement moral, culturel, philosophique et spirituel des femmes et des hommes est le but de l’organisation de la société. 
Nous sommes Républicains et Démocrates. L’humanisme en politique se nomme République. La République n’est pas seulement une forme de gouvernement, elle est un corps de valeurs. Ces valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité et de laïcité, nous avons pour mission de les faire vivre chez nous et de les proposer au monde. Il n’y a pas de République sans Démocratie. Nous croyons que le développement de la conscience et de la responsabilité des citoyens est le fondement du contrat civique.
Nous sommes des réformistes, conscients que le progrès de la société est davantage affaire d’efforts continus et progressifs que de ruptures brutales. Nous n’avons pas peur de l’avenir, que nous considérons porteur de chances multiples pour notre pays.
Nous sommes des Européens. L’Union européenne est la seule voie disponible pour que la France ait accès, en la partageant au sein de l’Union, à une réelle souveraineté dans certains domaines qui dépassent le cadre national. L’Union doit désormais fixer les priorités de son action dans des domaines stratégiques  essentiels : l’emploi et la compétitivité des entreprises, l’Europe sociale par une convergence vers le haut, la régulation financière et la lutte contre les paradis fiscaux, les grandes infrastructures européennes, les grands enjeux climatiques et environnementaux, les nouveaux espaces de souveraineté du 21ème siècle, comme le numérique et le cyberespace, ainsi que la défense civile et militaire des populations. Elle doit se réformer pour être plus efficace, compréhensible et accessible aux citoyens, donc plus démocratique. 
Nous sommes les porteurs de l’exigence de développement durable. Nos objectifs sont la protection de la biodiversité, la croissance verte, la défense ainsi que la valorisation de la mer et des océans,  la transition énergétique et un grand programme Justice-Energie Afrique-Europe.  
Les drames nés des déplacements de population appellent une politique nationale et européenne. L’effort de maîtrise des flux migratoires est nécessaire. Mais aucune solution dans le long terme ne pourra être mise en place sans un programme de co-développement avec les pays vulnérables.
Nous prenons en charge le long terme. En matière de finances publiques, comme dans l’organisation de la société, nous croyons que nous devons être non seulement soucieux du présent, mais aussi les garants des générations à venir. Le premier devoir à l’égard de ces générations est l’éducation. Aujourd’hui, ce devoir n’est pas rempli et il exigera, pour l’être, une mobilisation non seulement de la communauté éducative, mais de la nation tout entière.
Nous croyons à l’économie de liberté et au contrat social. La créativité des hommes est plus fructueuse, dans la plupart des domaines, quand elle est fondée sur la liberté plutôt que sur le dirigisme. Mais nous affirmons que le progrès économique est vain s’il n’entraîne pas le progrès social. Nous refusons de laisser des concitoyens sur le bord de la route. Nous sommes conscients que la richesse d'un pays réside dans ses ressources humaines. 
Nous croyons à l’autonomie de la société, à la légitimité des corps intermédiaires, à la vitalité des cultures régionales et la pleine capacité reconnue aux entreprises et aux familles, associations et syndicats. 
Nous défendons l'autonomie des collectivités locales, qui sont, y compris dans les plus petites communes, un extraordinaire réservoir d’engagement au service des citoyens. Nous savons qu’il est temps de mettre un terme à l’empilement et à la confusion des missions des différents acteurs publics, source de coûts et d’inefficacité.  
 
NOS BUTS
 
Nous nous regroupons pour renouveler la vie politique de notre pays. La France a besoin d’une vision nouvelle, d’un renouvellement intellectuel qui dépasse les idéologies usées, et les controverses systématiques. Nous croyons qu’ensemble, en raison de nos expériences et de nos parcours, nous pouvons porter ce renouveau. 
Nous condamnons la politique suivie par la majorité actuelle et le gouvernement, qui accumulent les échecs parce qu’ils demeurent prisonniers d’une vision du monde dépassée, refusant les réformes en profondeur, et sont donc condamnés à la fuite en avant, notamment dans le domaine de la fiscalité. 
Nous sommes dans l'opposition mais celle-ci sera constructive, déterminée et non manichéenne. 
Nous nous engageons ensemble pour protéger notre pays de toute tentation ou de toute dérive en direction des extrêmes.
Nous revendiquons notre liberté, mais nous ne changerons pas la France seuls. L'alliance avec le PS et les appareils de la coalition au pouvoir est impossible. En ce qu’elle respecte les valeurs humanistes, la droite républicaine est naturellement notre partenaire politique. Pour autant nous considérons que le pays a besoin d’une large majorité réformiste, allant non seulement de la droite républicaine au Centre mais jusqu’aux sensibilités écologistes et sociales-démocrates. Dans cette majorité à construire, la volonté d’émancipation, de respect des personnes, et de solidarité effective a toute sa place. 
Notre rassemblement s’adresse aux Français de toute sensibilité, du Centre bien sûr, de droite républicaine et aussi de sensibilité sociale et même de gauche déçus par la fermeture et l’impuissance de la majorité au pouvoir. 
 
NOTRE ORGANISATION
 
Notre organisation sera coopérative. Nous sommes persuadés qu’il existe une forme politique nouvelle à inventer, qui respecte et fédère des sensibilités différentes, les fasse travailler efficacement ensemble, et s’ouvre à de puissants réseaux de volontaires et de sympathisants actifs.
Nous nous présenterons ensemble à toutes les élections nationales, régionales et européennes. 
Les élections locales sont très importantes pour notre  famille politique. Elles obéissent à une logique de territoire, tout en s’inscrivant dans une cohérence nationale. Nous en tiendrons compte en examinant ensemble la situation ville par ville.
Nous délibérerons ensemble des grands choix politiques et de notre projet. Nous nous rassemblons pour que les Français se voient proposer une alternative et pas seulement une alternance.
 
Notre candidate ou notre candidat à l’élection présidentielle sera désigné(e) en commun par  une procédure démocratique.
 
L’organe de coordination politique ­sera composé du comité exécutif de l’UDI et de l’équipe dirigeante du MoDem. Tous les parlementaires nationaux et européens du Modem et de l’Udi en seront membres. Un bureau exécutif restreint sera désigné d’un commun accord.
 
Nous agirons ensemble sous la dénomination : "UDI-MoDem : l’Alternative".
 



D'après Le HuffPost des 21 et 22 octobre 2013                                                                                                                        

Jean-Louis Borloo (UDI) et François Bayrou (Modem) revendiquent leur "désaccord avec la politique suivie par le gouvernement actuel" et promettent une opposition "constructive, déterminée mais non manichéenne". Dans un document que s'est procuré Lopinion.fr, Jean-Louis Borloo et François Bayrou posent les bases du "contrat de mariage" que prépare l'UDI du premier et le Modem du second.  Selon le site internet du quotidien, le parti s'appellera le Grand Centre. Les noms de domaine legrandcentre.fr, grandcentre.fr et grand-centre.fr ont d'ailleurs été réservés mardi 22 octobre dans l'après-midi, a constaté Le HuffPost
 
La "charte" citée par Lopinion.fr s'arrête par ailleurs sur plusieurs défis que devra relever la famille centriste réunie. Se définissant comme "humanistes, réformistes, européens, porteurs de l’exigence de développement durable et (soucieux) de renouveler la vie politique de notre pays", les auteurs du texte indiquent s'engager "ensemble pour protéger notre pays de toute tentation ou de toute dérive en direction des extrêmes".
 
Au sujet des alliances, à propos desquelles les chefs de file de l'UDI et du Modem ne sont pas d'accord, notamment dans la perspective des municipales, le document indique : "Nous revendiquons notre liberté, mais nous acceptons et recherchons les partenariats. Nous savons que nous ne changerons pas la France seuls. Nous considérons donc comme naturel de rechercher des alliances. Nous considérons que le pays a besoin d’une majorité réformiste, de la droite républicaine au Centre, ouverte à des sensibilités écologistes, radicales, social-démocrates (...). Nous nous présenterons ensemble à toutes les élections nationales, régionales et européennes. Pour les élections locales, nous arrêterons notre stratégie en commun en nous portant garants à la fois de la cohérence nationale et des spécificités locales."
 
Quant à la perspective de 2017, il faudra attendre pour connaître le candidat du Grand Centre : "Nous nous rassemblons pour que les Français se voient proposer une alternative et pas seulement une alternance. Ce choix sera porté à l’élection présidentielle par une candidate ou un candidat désigné en commun dans une procédure démocratique propre à l’espace politique du centre." Cette "procédure démocratique" pourrait prendre la forme d'une primaire, une idée qui fait son chemin des deux côtés.
Concernant l'organisation du nouveau parti, "l’autorité politique commune sera exercée par les présidents des deux mouvements et un bureau exécutif désigné de concert (...)". Et sur les raisons de ce rapprochement, Lopinion.fr cite à nouveau le projet de charte : "Nous décidons de nous rassembler pour créer une force dont la mission sera de faire face à cette crise (...). Nous avons été séparés par la bipolarisation de la vie électorale (...). Pendant cette période, chacun de nos mouvements a eu son histoire et son chemin. Nous affirmons le respect de cette histoire et de ces engagements."
 


CENTRE (AFP) - Les deux parties sont consentantes. Ne reste plus qu'à publier les bans. Selon les intéressés, le mariage du centre pourrait avoir lieu cette semaine. Le Modem de François Bayrou devrait dire oui à l'UDI de Jean-Louis Borloo avant dimanche pour sceller un rapprochement initié il y a plusieurs semaines. "Nous pourrons indiquer quels sont ses principes, quels sont ses buts et quel est le type d'organisation qu'il va proposer à chacun à ses membres", a expliqué l'ancien troisième homme de la présidentielle.
 
Alors que l'UDI célèbre son premier anniversaire ce lundi 21 octobre, salle de la Mutualité à Paris, l'ancien ministre de l'Ecologie est donc en passe de réussir son pari. Au lendemain de la dernière présidentielle Jean-Louis Borloo s'est donné comme objectif de réunir tous les courants éclatés depuis 2007 et la décision de François Bayrou de couper les ponts avec la droite. Mais après avoir appelé à voter Hollande en 2012, ce dernier est déçu par le chef de l'Etat, au point d'être entré dans l'opposition.

Avec le retour au bercail du dernier président de l'UDF, voilà le centre revenu six ans en arrière. Pour ce nouveau départ, l'alliance se dotera d'un nouveau nom et d'une feuille de route jusqu'en 2017. "Nous présenterons des candidats communs à toutes les élections", promet également Jean-Christophe Lagarde, secrétaire général de l'UDI. De quoi faire de chaque échéance électorale un test pour la solidité du nouveau couple.

Front commun aux européennes, mais dans quel groupe?
 
C'est à première vue ce qui s'annonce le plus simple pour ce nouveau rassemblement centriste. Que l'UDI et le Modem partent sous la même bannière aux prochaines européennes, programmées en mai 2014. "La première décision qui découle (de cette alliance, ndlr) c'est qu'il y ait des listes communes pour les européennes", assure François Bayrou. "Cela va de soit parce que nos deux partis sont à quelques nuances près sur la même ligne pro-européenne. Je ne vois aucune différence entre mon discours et celui de Jean-Christophe Lagarde (secrétaire général de l'UDI, ndlr) sur l'Europe", abonde l'eurodéputé Modem Jean-Luc Bennahmias.
 
Pourtant une question est encore en suspens et pourrait poser des problèmes après le scrutin. Un doute subsiste sur le groupe dans lequel siégeront les élus. Aujourd'hui, les cinq élus du Modem sont membres de l'ALDE, le groupe centriste du parlement européen. De leur côté, les eurodéputés de l'UDI siègent avec les conservateurs du PPE. "Durant cette législature, nous étions membres du groupe PPE mais nous n’avons pas opté à ce stade pour un groupe parlementaire plutôt qu’un autre", expliquait récemment le sénateur Jean Arthuis, Monsieur Europe de l'UDI.
 
En filigrane se pose la question de quelle personnalité soutenir pour la présidence de la Commission européenne. "Mon candidat, c'est le centriste Guy Verhofstadt", assure Jean-Luc Bennahmias, très critique sur le bilan du conservateur portugais Jose Manuel Barosso, en poste depuis neuf ans. "On ne se reconnait plus dans les valeurs du PPE. Ils sont contre le fédéralisme européen, nous sommes pour. C'est pour cela que l'on a initié un rapprochement avec l'ALDE qui devrait nous conduire à soutenir Verhofstadt", confie un proche de Jean-Louis Borloo pour évacuer le problème.
 
Finalement, la plus grosse difficulté devrait être de constituer les listes pour conserver au moins le même nombre de postes qu'actuellement: cinq côtés Modem et six à l'UDI.
 
Accord de principe aux municipales, mais quelles alliances?
 
Deux mois plus tôt, les municipales auront été le premier révélateur de cette alliance. Les difficultés rencontrées par les deux camps pour se projeter dans ce scrutin illustrent les stratégies divergentes menées par l'UDI et le Modem, notamment lors des précédentes élections de 2008. Dans plusieurs villes, dont Lille et Dijon, le Modem dirige les municipalités avec une majorité de gauche et envisage de recommencer en mars prochain. "Se mettre d’accord avec le Modem, qui est associé à la gauche dans certaines villes, est forcément compliqué", concède Jean-Louis Borloo dans une interview à DirectMatin.
 
Ce qui ne plait pas à bon nombre de proches de Jean-Louis Borloo. "J’attends que les élus modem alliés au Parti Socialiste dans les collectivités territoriales fassent un choix : la rupture avec la gauche ou le refus d’une convergence avec l’UDI. Pour moi, il ne sera pas possible de participer à un quelconque rapprochement sans cette clarification politique", menaçait il y a encore peu de temps l'ancien ministre François Sauvadet.
 
Il semble qu'aujourd'hui les positions se soient assouplies. "Nous avons un positionnement clair qui est dans l'opposition mais nous laissons la possibilité de faire autre chose au niveau local. Je reconnais que ce n'est pas simple à gérer. C'est pourquoi moins il y a aura de cas, mieux ce sera", répond Jean-Christophe Lagarde qui veut éviter que des candidats UDI se retrouvent en campagne contre des Modem. "Ce ne serait pas acceptable que cela arrive à Laval", met-il en garde en appelant à un "arbitrage intelligent sur les dix ou quinze cas qui posent problème".
 
Mais quel organe de direction paritaire sera chargé de trancher? La question reste ouverte et c'est l'une des raisons qui expliquent que les discussions aient pris du retard. "Quand vous avez divorcé une fois et que vous revenez vivre dans le même appartement, vous vous assurez que vos règles de vie commune sont claires", tempère Jean-Christophe Lagarde dans un langage très imagé.

Candidature unique en 2017, mais quel candidat?
 
Elle n'est que dans trois ans et demi mais la prochaine présidentielle est déjà dans tous les esprits. Jean-Louis Borloo et François Bayrou l'ont donc chacun dans un coin de leur tête. "Une grande famille politique a vocation à présenter un candidat à la présidentielle. Dans l'accord, il y aura forcément l'orientation de présenter un candidat", a confirmé l'élu béarnais le 15 octobre. Un propos que n'a pas renié l'ancien maire de Valenciennes, ce dimanche sur France 5 et confirmé au HuffPost par Jean-Christophe Lagarde.
 
Mais pour l'heure, le rassemblement aura deux leaders, ce qui fait un de trop selon un Bayrouriste. "Dans la vie politique telle qu'elle est structurée dans notre pays, avec son système présidentiel, un duo ça ne peut pas marcher", reconnait ce membre de la direction du Modem. Entre le patron du Modem, déjà trois fois candidat à la présidentielle et le leader de l'UDI qui a renoncé à y aller en 2012, la compétition ne manquera pas de mordant.
 
Pour les départager, l'idée d'une primaire fait son chemin des deux côtés. Avec une certitude, ce ne sera pas la même que celle organisée par l'UMP en 2016.


Interview de Jean-Louis BORLOO dans Direct Matin du 22 octobre 2013 :


Qu'est-ce que François Bayrou a à vous apporter ?

François Bayrou a fait une analyse de la situation du pays et se situe dans l’opposition. Or, c’était notre point de désaccord. Je ne vois vraiment pas pourquoi désormais nous ne ferions pas un bout de chemin ensemble. Sur l’Europe, nous défendons les mêmes thèses. Et, puis, si on reste dans le tripartisme (PS, UMP, FN, ndlr), c’est la mort. Il faut vraiment que nous proposions cette nouvelle offre centriste aux Français.

Allez-vous aussi passer des alliances avec l’UMP ?

Dans la pratique, à Nancy ou à Valenciennes par exemple, les équipes sont déjà structurées. En réalité, dans les territoires, les choses se font naturellement. On n’a pas besoin de parler pour faire des accords.

Sur quels thèmes ferez-vous campagne aux municipales ?

L’UDI fera campagne sur les sujets locaux. En priorité, sur l’éducation, la formation, l’apprentissage et le logement. Nous souhaitons dépolitiser cette élection au maximum.

On observe une montée du FN. Comment l’interprétez-vous ?

Par l’absence d’un centre fort pour lutter contre les extrêmes. A chaque fois que le centre a été puissant, ils ont cessé de progresser. Les Français ont essayé l’UMP, aujourd’hui le PS, ils se disent : pourquoi ne pas essayer autre chose ? Mais la France n’est pas devenue d’extrême droite. C’est un problème d’offre politique.
 
Comment faire campagne pour les européennes alors que le rejet de l’Europe est généralisé ?

Je comprends les craintes. Mais nous pensons que notre destin est européen. La régulation financière ou la taxe carbone... : tous ses sujets se règlent à l’échelle de l’Europe, quitte à la modifier. Lui tourner le dos est impossible pour préparer l’avenir.

Après l’affaire Leonarda, vous réclamez un remaniement ?

Devant le naufrage de la gouvernance, je pense que le président n’a plus les moyens redonner confiance aux Français et de réimpulser une ligne claire pour le pays. S’il le souhaite, en son âme et conscience, il a deux armes à sa disposition : faire un profond remaniement pour changer de cap, d’équipe et de gouvernance ou redonner la parole aux Français.

Peut-on à la fois réformer et être populaire ?

On peut être impopulaire parce qu’on fait des réformes très dures. Mais, actuellement, l’impopularité du président n’est pas liée à la réforme des retraites, par exemple. Elle est liée à l’incompréhension du cap qu’il s’est fixé.

Vous souhaitez un candidat centriste à la présidentielle de 2017. Se prononcera-t-il pour un des deux finalistes au second tour ou restera-t-il neutre ?

Si nous nous lançons dans cette bataille, c’est pour la gagner.

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