samedi 12 septembre 2015

Bilan du 115e Congrès du Parti Radical à Aix en Provence

Dossier du participant :
 
 
- Résolution "Réincarner le rêve Républicain" proposée au 115ème Congrès du Parti Radical  5-6 septembre 2015 – Aix-en-Provence 
 
Le Parti radical est et a toujours été l’âme progressiste de la République. C’est le rôle du Parti radical d’imposer à ses partenaires les propositions de changements nécessaires à l’évolution de la société : en aucun cas, le Parti ne doit se retrouver à la remorque des autres Partis ou dépendant d’un conservatisme élitiste. Dans ce contexte, il est nécessaire de s’interroger et de proposer ensemble à nos partenaires des axes d’action et non plus de réflexion. Cette action doit répondre prioritairement à la demande des citoyens français et européens de faire progresser la démocratie, la transparence et le travail collaboratif à la fois dans les institutions de l’Etat mais également au sein des Partis politiques. Aujourd’hui la carence de démocratie devient un frein à l’adhésion des citoyens aux valeurs de la République : n’ayant pas l’espoir de pouvoir s’intégrer même provisoirement dans les instances dirigeantes des partis ou d’obtenir des mandats électifs afin de participer à l’évolution de la société, les citoyens en viennent à dénoncer « le système » et - par une forme de dépit amoureux - se diriger vers des instances politiques qui ont capacité par leur intransigeance à remettre en cause ce système. C’est dans ces conditions que la jeunesse turbulente se détourne à la fois vers les pseudos discours anti-systèmes mais parfois aussi vers les actes violents, la classe moyenne blessée de la trahison à la confiance accordée s’abstrait de participer au débat politique par l’abstention et enfin le troisième âge pourtant plus sage se dirige vers les partis et les idéologies extrêmes. La République doit nous faire tous rêver. En outre, l’avènement des nouvelles technologies et notamment la multiplication des médias, des réseaux sociaux  et des sources de communication a eu pour conséquence de délégitimer la parole et le discours de l’élu de terrain, dans la mesure ou bien souvent celuici est absent des débats de société qui vont beaucoup plus vite sur les réseaux sociaux que les fonctionnements des partis. Le décalage est devenu total entre les élites au pouvoir et les citoyens. Nous devons analyser les causes de ce décalage et y remédier. Ne rien faire, c’est mettre en danger la République elle-même et donner les pleins pouvoirs à ceux qui se réunissent en même temps que nous à Marseille. Vouloir tout changer c’est ne rien faire non plus, car récolter l’adhésion de tous à une véritable révolution des idées n’est pas crédible voire démagogique. Le peuple n’est plus satisfait de notre fonctionnement, et bien plus que nos idées, ce sont de nos pratiques qu’il se plaint. Alors, par quoi commencer ? Qui trop embrasse, mal étreint… Un immeuble dont les fondations sont branlantes ou inadaptées ne peut que s’écrouler. Il est urgent de renforcer les structures fondamentales de notre République.

Dans une démocratie moderne, les représentants sont élus et détiennent des électeurs le pouvoir et représentent le peuple ou la nation dans son ensemble. L’effet pervers de la parité, c’est que le nombre de sortants masculins a été conservé au détriment du renouvellement de la classe politique, et avec le temps, ce phénomène s’est étendu aux femmes candidates. 
La génération des trentenaires et quadras est devenue une génération-sandwich :
• C’est la génération qui va payer la retraite de ses parents sans avoir l’assurance de bénéficier  eux-même d’une retraite convenable,
• C’est la génération qui va voir disparaitre le modèle social construit par ses grandsparents sans être en capacité d’en créer de nouveau,
• C’est la génération qui va devoir payer la dette des générations précédentes sans avoir pu bénéficier de ses fruits, 
Quand seulement 13% des Conseillers Régionaux ont moins de 40 ans, alors qu’ils représentent près de 50% de la population Française, nous pouvons légitimement nous dire, alors que nous sommes en passe de réussir à féminiser les élus, pourquoi ne pas faire de même pour les rajeunir ! 
Pourquoi cette génération n’aurait pas le droit d’être aux affaires ? 
Laissons ceux qui ont l’avenir pour horizon de gérer eux-mêmes leur destin ! 
Nous disons OUI à la parité homme-femme mais considérons qu’elle est insuffisante en tant que telle : allons plus loin vers une parité trans-générationnelle !
Nous devons pour cela adopter le nom cumul des mandats dans le temps. 
Un mandat politique est une charge publique élective, limitée dans le temps ce qui signifie que les élus ne sont pas propriétaires de leurs charges mais simplement dépositaires temporaires, pour une période donnée à l'issue de laquelle le mandat doit faire l'objet d'une nouvelle dévolution électorale. La durée des mandats est donc consubstantielle à la notion de représentation puisqu’elle donne aux élus le temps nécessaire à la mise en œuvre de leur programme, elle permet la participation régulière des citoyens à la vie politique et elle rythme enfin la vie politique. Ainsi, un parti politique ne doit pas être uniquement le marche-pied pour une carrière personnelle mais essentiellement l’incarnation et le vecteur de valeurs. 
De nos jours, dans la société civile, qui garde le même poste pendant 30 ans ? Nous sommes dans une société où la mobilité tant personnelle que professionnelle est devenue une règle, alors appliquons la aussi à notre personnel politique !
Evidemment, une telle réforme doit aller de pair avec d’une véritable réforme du statut de l’élu, afin que le retour dans la société civile soit facilité avec des formations, des bilans de compétences, de l’accompagnement.     

Pour cela, nous proposons aujourd’hui au 115ème Congrès du Parti radical de :  
1. Limiter le nombre de mandats consécutifs des Présidents de Fédérations départementales à 2, à l’instar de celui du Président du Parti,
2. Interdire le cumul entre un poste de Président de Fédérations UDI et Radical et de militer au sein de l’UDI pour faire appliquer cette règle à tous, 
3. Imposer une parité des générations dans l’exécutif local de nos fédérations, 
4. Imposer et Limiter le cumul des mandats locaux : on ne peut sérieusement cumuler des mandats qui représentent un travail considérable si l’on s’y consacre pleinement, sans compter les postes au sein des sociétés mixtes et établissements publics… il faut choisir ! C’est justement le rôle des partis de coordonner le travail des élus dans chacune des institutions, pas seulement de présenter des candidats à des élections.
5. Imposer le non cumul du même mandat dans le temps : aux Etats-Unis comme en France, un président de la République ne peut se succéder à lui-même qu’une fois, comment peut-on encore accepter qu’un élu local soit élu pendant près de 30 ans au sein de la même institution ? Ce qui est valable pour la fonction suprême de nos institutions doit l’être également au niveau territorial ! 
6. Exiger des candidats de nos formations politiques qu’ils ne dépendent pas de la politique pour vivre, ce qui est désormais une exigence morale très attendue de nos concitoyens. 
C’est à ces conditions, cumulatives et de bon sens, que l’on réoxygènera sans plus attendre la vie politique et que l’on améliorera la qualité de notre gouvernance en diversifiant les profils de candidats qui ne seront plus issus de ce milieu endogame devenu stérile en projets et en ambitions, mais apporteront surtout un regard neuf, ainsi qu’une véritable contribution et une vision politique.
 
- Résolution "Renouvellement des fédérations et du Comité éxécutif" adoptée par le 115ème Congrès du Parti Radical  5-6 septembre 2015 – Aix-en-Provence   
Dans le cadre du renouvellement des fédérations départementales et des délégués élus au Comité exécutif, les Assemblées générales compétentes pour procéder à ceux-ci devront être organisées dans la période octobre/novembre 2015. Ainsi, à la fin du mois de novembre 2015, chaque fédération disposera d'un bureau élu pour 3 ans et aura désigné, en fonction du nombre de ses adhérents, ses nouveaux délégués au Comité exécutif, également pour une durée de 3 ans. 
A titre exceptionnel, une Fédération pourra demander un report de l’élection du bureau départemental à début 2016. A cette fin, elle devra adresser la demande motivée au secrétariat général du Parti, et celle-ci sera examinée par le Bureau du Parti mi-octobre. L’élection des délégués au Comité exécutif en octobre/novembre 2015 reste en revanche impérative.  
Le fichier électoral pour toutes les assemblées générales est arrêté au 31 août 2015. Les adhérents 2014 pourront renouveler jusqu’au jour de l’assemblée générale. 
La secrétaire générale adressera dans les prochains jours, par voie de circulaire, les modalités d'organisation des Assemblées générales.    
 
 
Interventions politiques :
 
 
Mes chers amis,  
Traverser le pays, se retrouver pour travailler et penser ensemble la France et le monde d’aujourd'hui. Ce 115ème congrès du Parti Radical tient toutes ses promesses : poser un diagnostic sans concessions, se dire les choses, prendre de la hauteur. 
Mes premiers mots vont donc à toute l’équipe de la Place de Valois, aux représentants des fédérations et à tous les militants d'Aix-en-Provence et des Bouches-du-Rhône que je remercie pour leur engagement et pour la réussite de ces deux jours.  
J’ai voulu que ce Congrès engage notre refondation parce que les choses changent vite depuis 2012. Dans le pays bien sûr mais pas dans les partis politiques. Pourtant, je suis persuadé qu’elles doivent bouger profondément parce que nous ne sommes qu’au début d’un vaste mouvement de décomposition / recomposition du paysage politique est aujourd'hui indispensable, impératif, si l’on veut véritablement faire barrage au Front National. 
Les sujets abordés hier et aujourd'hui sont ceux qui feront la France de demain : libérer notre économie, changer le régime et les institutions, être solidaire quand c'est nécessaire, maîtriser les migrations. 
Voilà aussi pourquoi ce Congrès est ouvert, largement, le plus largement d’ailleurs depuis plusieurs années, à celles et ceux qui cheminent entre les deux grands blocs PS et LR : 
- Le Président de l'UDI, mon ami, Jean-Christophe LAGARDE, qui était avec nous hier, et à qui nous avons rappelé notre indéfectible soutien à l'UDI indépendante et souveraine ; 
- François Bayrou, que nous avons le plaisir d'accueillir parmi nous aujourd'hui ; 
- ou encore le Secrétaire général des Radicaux de Gauche, que j'ai remercié hier pour sa présence. 
En réalité, beaucoup de ceux qui sentent que la 5ème République est à bout de souffle, tous ceux qui partagent nombre de nos valeurs et qui sont persuadés que nous devons accélérer la construction d’une 3ème voie républicaine, seule capable de répondre au malaise de cette France qui s'épuise faute de renouveau.    
Mes chers amis, 114 ans après sa fondation, il reste tant de choses à faire pour le Parti Radical
20 ans après la fracture sociale, 10 ans après la rupture, 3 ans et demi après le changement c’est maintenant, le pays est toujours en crise, économiquement, socialement, civiquement.  
Cette crise, nous avons eu tout le temps nécessaire pour la comprendre, pour l’expliquer, et surtout pour entendre ce que nos compatriotes demandent.  
La France est malade d’une économie écrasée par les règles, les impôts et les charges qui entravent toutes les initiatives : par un pilotage, une gestion des fonds publics et une fiscalité archaïques, qui l’empêchent de créer à nouveau des richesses, de revenir au plein emploi, d'avoir à partager ses gains plus équitablement, à sortir enfin de la crise, à laquelle seuls les plus de 60 ans ont échappé un temps.  
Entravée par l’incapacité à créer les conditions d’une nouvelle prospérité adaptée au nouvel âge de l’humanité la France diffuse partout, et d’abord dans les quartiers pauvres, les territoires ruraux et les classes les plus modestes, le sentiment d’un pays, relégué, condamné à troquer l’espoir contre la récession et le chômage à perpétuité.  
Elle est aussi malade de cette représentation d’une République qui réserverait ses bienfaits à ses élites et d’un peuple qui serait laissé en proie à la mondialisation, à sa dimension parfois impitoyable, à ces conséquences les plus néfastes.  
Elle est malade de ses peurs, aux premiers rangs desquels la peur de la dilution de la nation dans le village planétaire.  
Une dilution économique et identitaire, car la chute du mur de Berlin et l’essor des nouvelles technologies ont libéré de manière fulgurante ce désir légitime, millénaire, des hommes du monde entier à s’arracher à la pauvreté. La barbarie, les génocides et les massacres décuplent les migrations qui sont récupérées par la loi infernale des réseaux, des passeurs, des trafics.  
Mais surtout, la France est malade de sa vie politique. Elle est devenue sourde aux promesses des candidats. Elle ne supporte plus la forme de l’action partisane, ni ses mots, ni son temps, si court qu’il en a perdu toute épaisseur, ni son théâtre, qui ne séduit plus, pas plus qu’il ne convainc.  
Elle devient imperméable à l’engagement politique, au bruit des partis, à l’action publique.  
Pourtant, elle attend toujours. Elle attend parce qu’elle est le produit d’une histoire singulière, qui mène de l’absolutisme à la République, de l’obscurantisme à la liberté de conscience, de la loi salique à la démocratie, et parce qu’il appartient toujours aux enfants du suffrage universel, d’engager la refondation.  
Sur chacun de ces sujets, à mesure que nous entrons dans le 21ème siècle, que la mondialisation est totalement intégrée à notre paysage mental et à nos systèmes de choix, que le politique ne parvient pas à répondre, cette attente devient brûlante.  
Elle tourne à l’aigreur, à l’invective, à la résignation, à l’expatriation, au déclinisme, au dénigrement national symbolisé par l'expression anglo-saxonne « french bashing », parce qu’elle se heurte, d’alternances en alternances, à une offre politique usée, bloquée, sclérosée.  

Chers amis, à moins de deux ans de l’élection présidentielle, qui peut encore se satisfaire d’un duel entre le PS et LR ? Qui peut entrevoir dans cet affrontement la possibilité d'une renaissance ?   
A gauche, l’état de déconfiture du Parti Socialiste se constate à chaque congrès, à chaque rendezvous de La Rochelle, à chaque débat parlementaire important.  
La situation est d’une gravité telle que la courtoisie n’est plus de mise. Tout le monde a pu constater les trahisons de François Hollande et de son Gouvernement.  
Le chômage, les déficits, l’explosion fiscale, le traité européen, le millefeuille territorial, l’immigration, un Etat impotent, une action a rebours des besoins du pays, une posture souriante et désinvolte, une stratégie électoraliste ignoble, qui engraisse chaque jour un peu plus le Front National, seul allié finalement pour 2017 à une majorité disloquée, trahie très tôt dans ses aspirations. 
Sur notre droite, nos alliés de LR sont affairés par dessus tout à leur primaire. Nous n'en sommes pas ! Nous restons le Parti Radical, un parti d’ouverture, qui a pris son indépendance pour nourrir le débat républicain, un parti clair sur ses alliances mais capable de surmonter les lignes partisanes.  
Les Français sont lassés de ce face à face et de ce manège qui tourne, l’un puis l’autre, l’autre puis l’un. Face à ce jeu binaire, fermé, ils finissent par crier leur désir d’une troisième voie et de solutions tranchées.  
Aujourd'hui, les populistes, les extrémistes profitent seuls de l'appauvrissement des partis républicains.  
Cette montée en puissance est réelle. Elle se propage le long du Rhône, en Méditerranée, dans le nord et la Picardie, dans l’Est.  
Mes chers amis, nous allons combattre cette montée du FN dans ce rôle.  
La seule 3eme voie possible, entre le PS et la droite conservatrice, celle qui garantit la renaissance républicaine, c’est la nôtre et il faut continuer de la construire, sans relâche ! 
C’est à nous de briser ce cycle infernal de propositions auxquelles on ne croit plus, parce qu’elles convoquent le passé, de propositions dont on ne veut plus, parce qu’on a déjà essayé, dont on en veut pas, parce que l’on sait qu’elles nous conduiraient au bord du précipice. 
Il faut bâtir, avant, pendant, après la présidentielle. C’est le temps long de la recomposition politique. 
Nous avons pris notre envol en 2011, uni notre destin à celui de l’UDI en 2012, renouvelé nos instances en 2014.  
L’heure est donc à la construction de notre programme futur, qui prend d’abord la forme d’un nouveau manifeste radical. 
Cette refondation passe d’abord par la défense et la réaffirmation de nos valeurs, qui sont celles de la République. Car si son pilotage est devenu inopérant, s’il faut le revoir de fond en comble, sa philosophie n’a pas pris une ride.

Il faut aimer et assumer le terreau de la République : 
- La liberté de conscience et de parole, c'est aujourd'hui la lutte quotidienne contre le terrorisme.  - L’égalité, qui n’est pas cet égalitarisme doctrinaire, aveugle, mais qui doit prendre la forme d’un Etat Providence plus juste. - La laïcité, qui reste la plus grande victoire des premiers radicaux, notre héritage essentiel, qu’il faut garantir pied à pied car il assure la protection de la nation et la capacité à accueillir. - Enfin, la fraternité, qui n’est pas un idéal perdu, dissous dans l’individualisation sociétale, mais une manière de s'aimer au-delà des choix et de la raison, grâce à l’école, à la culture, au soutien à toutes les constructions humaines, grâce surtout à la République des territoires.  
Sur ces valeurs nous pouvons construire une nouvelle République, compatible avec ce nouvel âge de l’humanité.   
Cette nouvelle République, c’est un nouveau rapport à l’économie, un marché du travail réformé, des énergies libérées. 
Cette nouvelle République, ce sont de nouvelles institutions, pour en finir avec la monarchie républicaine. Les dysfonctionnements de notre démocratie nourrissent dans l’opinion le sentiment d’une classe politique de moins en moins responsable. Ils nourrissent aussi, paradoxalement, le sentiment d’une impuissance de l’exécutif.   
Les radicaux et l’UDI se sont prononcés clairement en faveur du principe de l’introduction d’une dose de proportionnelle. Le scrutin proportionnel est le plus conforme à l’idéal de l’égalité des citoyens devant le suffrage, un idéal qui est inséparable de la démocratie représentative moderne. Et nous demandons  que le Premier ministre redevienne le Chef du gouvernement. Le système actuel, qui favorise la dyarchie et l’irresponsabilité du Président, n’est plus acceptable dans une démocratie moderne. 
Cette nouvelle République, c’est aussi celle d’une nouvelle Europe. 
Face à nous, il y a ceux qui pensent que l’on peut revenir à l’Etat Nation, avec cet argument simple, dont il faut se méfier :  
- seul l’Etat forgé il y a 1000 ans pourrait défendre la nation,  - seules les organisations déployées par les Capétiens et les Bourbons, par le directoire et Bonaparte, par l’Empire et Napoléon sont opérantes aujourd'hui face à la marche du temps.  
Nous, nous croyons en l'Europe. Plus d'Europe. Une autre Europe quand il le faut et avec une seule voie, c’est le fédéralisme. Pour que l'Europe soit plus proche, plus simple, plus incarnée, plus vraie pour nos concitoyens. Pour que l’idéal européen revienne dans le champ du réel, il faut renouveler notre Europe. Il faut la faire avec un groupe d'Etats pionniers, sur des thèmes choisis. « Si l’Europe était à refaire, je commencerais par la culture » disait Monnet. Je vous dis aujourd’hui « Si l’Europe était à refaire, je commencerais par les migrations ».  
Mes chers amis, face à ce drame d'actualités médiatiques, il est temps de dire la vérité ! 
La vérité sur les peurs de nos concitoyens. Qui peut croire en Schengen ? Une frontière poreuse, dont l'Europe ne dit rien et pour laquelle l’État n’émet plus que des réglementations inutiles.
L’embrouillamini corrosif entre prétentions nationales, et carences européennes. Un seul gagnant : les populistes.  
Disons la vérité : l'Europe se disloque sur la question migratoire et il faut remplacer Schengen. Aux réunions de Bruxelles s'opposent le sommet à Prague d'Etats partageant la doctrine hongroise. Les camps sont encore de transit, les trains vont à Berlin et des numéros sont gravés sur la peau.  
Disons la vérité : la Président Hollande est égal à lui-même. Craintif, monocorde, indolent, munichois. Pour la 1ère fois, dans le couple franco-allemand, c'est une chancelière allemande qui défend les valeurs de la France.  
Disons la vérité : avec des « si » et des « mais », on laisse des milliers de migrants risquant la mort.  
Disons la vérité : la France doit accueillir celles et ceux qui sont pourchassés et menacés de mort par un génocide conduit par Daesh ou les exactions des dictatures comme le régime syrien.  
Disons la vérité : l'Europe n'est coupable de rien, l'assassin des migrants qui meurent, même les enfants comme Aylan Kurdi, est Daesh et les dictateurs comme Bashar el Assad qui enrôlent sous peine de mort les populations.  
Mais disons la vérité : l'Europe est responsable de faire vivre le droit d'asile et d'être humaniste.   
Disons la vérité : le choix de l'extrême droite est cohérent pour le retour aux frontières et à une politique de migration nationale qui impose d'arrêter les camions, les marchandises et les hommes en allant de pair avec la sortie de l'euro et l'isolation de la France.  
Disons la vérité : la seule solution à la question migratoire c'est l'Europe, une politique migratoire européenne. Bref, le fédéralisme.   
Face à ces vérités, nous proposons aujourd'hui l’ouverture de négociations avec un groupe pionnier, rassemblant tous ceux qui veulent une même loi sur l’asile. Une même loi sur l’accueil des étrangers. Une seule politique des quotas intergouvernementale assortie d’une liste de métiers, comme dans tant d’autres pays du monde, mais pondérée, pour que les pays à 10 % de chômage soient prioritaires par rapport à ceux à 5 %. Un même encadrement du regroupement familial. Un office européen des migrations. Une police européenne de l’air et des frontières pour les faire respecter. Des tribunaux nationaux susceptibles de recours devant la cour de Justice. Et bien évidemment, un budget fédéral pour mettre en place toutes ces mesures.    
Après tout, nous avons les droits de l’homme en partage, et non pas en propriété exclusive car c’est le fruit des Lumières et des racines de notre civilisation. L’humanisme est européen.  
Je sais que ces positions sur les migrations vont être infiniment minoritaires dans l’opposition. Mais c'est le devoir des radicaux de dire la vérité. 
Mais c'est aussi leur devoir de proposer un chemin de lumière. Un chemin qu'à d'ores et déjà pris Jean-Louis Borloo qui, avec sa fondation « Energies pour l'Afrique », s'est tourné vers un continent dont plus de la moitié des habitants à moins de 25 ans, jeunes hyper connectés et hyper mobiles, mais dont les 2/3 n'a pas d'accès à l'énergie et à la lumière.  L'énergie est la base de tout car elle signifie l’accès à l’eau, à l’eau potable, à la santé, à l’éducation, à l’emploi. Nous sommes fiers de cette initiative qui pour nous est un combat dans lequel l'Europe peut gagner un supplément d'âme. 
A l'image de cette initiative, notre vision nouvelle de la France doit ouvrir les esprits, les débats et les polémiques. 
Plus l’on va se réduire à des confettis de petits partis autour du PS d’un côté, de LR de l’autre, plus aux yeux des Français la solution pour sortir des sentiers battus, des alliances stériles et successives, sera le FN. 
Mes chers amis,  
Si je me suis investi dans le Parti Radical, un parti humaniste, progressiste et européen, c’est pour être indépendant. Pour ma révolution de la République par les défenseurs de la République. Pour le rassemblement entre le PS et LR, des humanistes, progressistes et européens convaincus.  
Vive la République. Vive la France humaniste.
 
 
 
Les décisions prises pendant le Congrès :
 
 
Adoptée par le 115ème Congrès du Parti Radical 5-6 septembre 2015 – Aix-en-Provence  

A l'heure où la France et l'Europe se trouvent confrontées aux conséquences des conflits au Moyen-Orient, notamment en Irak et en Syrie, et alors que la vocation humaniste et universelle du projet européen est questionnée, notre pays a le devoir d'être en première ligne. En première ligne de la mobilisation internationale et européenne, en première ligne de l'action humanitaire mais aussi en première ligne pour parvenir à la stabilisation et au développement des pays frappés par la guerre et l'islamisme radical. 
Les craintes et les doutes suscités par cette instabilité donnent aux partis extrêmes, les ferments de sa prospérité. Notre vocation est de les combattre avec la plus grande fermeté. 
Seule une action résolue et concrète, qui se traduit notamment par la construction d'un projet politique progressiste résolument tourné vers l'avenir, peut permettre de faire reculer tous ceux qui ont la haine et la peur comme fonds de commerce. 
Notre conviction est que la France doit être forte et répondre en urgence aux défis économiques et sociaux qui s'imposent à nous. Tandis que le gouvernement, toujours plus attentiste et suiviste, n'est plus en capacité de conduire les réformes utiles au pays, l'opposition républicaine, peine à incarner encore aujourd'hui une alternative crédible aux yeux des Français. 
Aussi, les Radicaux, face à la responsabilité historique qui est la leur, entendent poursuivre et amplifier l'œuvre de Jean-Louis Borloo, avec le rassemblement des centres autour d'un projet novateur et d'une organisation pleinement indépendante autour de personnalités renouvelées. 
 
En conséquence, le Congrès se prononce pour : 
1/ Le rassemblement de toutes les forces progressistes, humanistes, républicaines, européennes et écologistes à même de porter l'idéal de renouvellement des idées et du personnel politique auquel les Radicaux sont attachés. Le Manifeste qui est en cours d'élaboration et qui aboutira à l'été 2016, sera notre contribution au débat sur les grands enjeux économiques, sociaux et institutionnels à même de réconcilier les Français avec la politique. 
2/ Une réaction humaniste de l'ensemble des responsables politiques qui doivent accepter que la France assume l'accueil des réfugiés qui n'ont comme seul choix que de fuir la mort. Nous Radicaux sommes convaincus que la vocation de la République doit s'appliquer. 
3/ La réaffirmation de l'indépendance politique du Parti Radical et de l'UDI exige de nous en 2017, comme alternative au duel PS/LR la préparation d'un projet présidentiel et d'une candidature. 
4/ La mobilisation totale de tous les Radicaux dans le cadre des élections régionales aux côtés de nos partenaires réunis pour engager l'alternance régionale que les Français attendent. En tant que premier défenseur d'un pouvoir régional fort, le Parti Radical entend défendre: -une action régionale résolue en matière d'emploi et de formation professionnelle -une mobilisation pour la cohésion régionale, la justice sociale et l’égalité des chances -une attention très forte portée sur les politiques agricoles, écologiques et de croissance verte.
 
- Statuts

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