dimanche 27 novembre 2011

Actualité du mois de décembre 2011



Le Parti Radical Eureetloir , c'est aussi des élus locaux de terrain, comme Philippe Masson, maire de Brou depuis Mars 2001 élu à la tête d'une liste d'union locale, qui gère les finances de leurs communes avec sérieux dans le respect des contribuables tout en investissant dans des équipements d'avenir et en respectant son opposition municipale. C'est aussi cela la philosophie d'ouverture et d'humanisme des radicaux. http://www.brou28.com/




Circulaire Guéant sur les étudiants étrangers - Réaction de Laurent Hénart (06/12/2011)

Laurent Hénart demande l’adaptation d’une circulaire « dangereuse pour le rayonnement de nos universités. » - 06 Décembre 2011 La circulaire gouvernementale du 31 mai 2011 visant à « recadrer la maîtrise de l’immigration professionnelle » est « dangereuse pour nos universités dont le rayonnement dépend de leur capacité à attirer les étudiants étrangers », selon Laurent Hénart, interviewé ce jour par L’Est Républicain.
Le député s’est mobilisé depuis plusieurs semaines pour alerter le Gouvernement sur ce sujet. Le 3 novembre dernier, lors du débat budgétaire à l’Assemblée nationale, il a d’abord appelé en tant que rapporteur spécial la vigilance du Ministre Laurent WAUQUIEZ : « au moment où la France jouit d’une position internationale appréciable - nous sommes le troisième pays d’accueil d’étudiants étrangers, derrière les États-Unis et la Grande-Bretagne - notre système d’enseignement supérieur se doit de maintenir de larges possibilités d’expérience professionnelle. (…) Je crains que la circulaire de mai dernier ne nuise au bon développement de cette politique de rayonnement international de nos universités. Il faudra veiller à ce qu’elle n’entrave pas le droit des étudiants ayant obtenu un master à bénéficier des dispositions de la loi de 2006 relative à l’immigration et à l’intégration. »
Cette première intervention a été complétée par un courrier adressé conjointement avec le Maire de Nancy à Monsieur Claude Guéant, Ministre de l’Intérieur, le 29 novembre dernier. Dans ce courrier, ils rappellent leur attachement aux « objectifs nationaux de la majorité » en matière d’enseignement supérieur, leur travail pour « la réussite des projets locaux salués par le gouvernement et la communauté universitaire » et formulent la demande que « cette circulaire soit adaptée ».


Communiqué de Laurent Hénard sur les réformes à venir (06/12/2011)

Laurent Hénart a mis l’accent sur la nécessité d’une majorité présidentielle plus ouverte aux idées progressistes, notamment celles du Parti Radical en matière de fiscalité, d’emploi et d’éducation. Parmi celles-ci :
- la taxation des transactions financières : le système de double taxe des transactions financières (0,01 % sur les produits dérivés et entre 0,1 et 0,5 % sur les actions et les obligations) proposé par le Parti Radical rapporterait au minimum 12 milliards d’€ par an et serait sans influence sur les ménages et l’économie réelle ;
- la suppression de la « niche Copé » : ce dispositif, qui vise à exonérer d'impôt sur les sociétés la revente, par une société mère, de ses titres de participation dans une filiale, « coûte » chaque année 6 milliards d’€ à l’Etat ;
- trois mesures immédiatement opérationnelles pour l’emploi : la création d’un « Contrat Unique d’Insertion seniors » à temps plein, renouvelable 5 ans, permettant ainsi de répondre aux difficultés d’emploi rencontrées en fin de carrière ; un soutien fort aux Maisons de l’Emploi ; et pour les jeunes le développement accéléré de l’apprentissage dans la fonction publique.


Jean-Louis Borloo : « face à l’urgence économique, le Paquet Justice fiscale, une nécessité pour notre pays », 7 décembre 2011
Le retour à l’équilibre des finances publiques est un impératif absolu. Il doit reposer sur le triangle fiscalité, croissance, rigueur, le tout de manière transparente et partagée.

Prenant acte de la dégradation de la conjoncture économique, le Gouvernement, le 27 octobre dernier, a ramené ses prévisions de croissance pour 2012 à la baisse, passant de 1,75 % à 1 % du PIB, et a proposé, le 7 novembre dernier, de nouvelles mesures d’un montant de 7 milliards d’euros, permettant un déficit budgétaire de 78,8 milliards d’euros en 2012, soit 4,5 % du PIB.

Il apparaît que la probabilité d’une croissance plus faible est aujourd’hui bien réelle.

De plus, la garantie de 159 milliards d'euros donnée par la France au Fonds européen de stabilité financière fait peser un risque partiel sur notre endettement global.

En outre, l’environnement économique européen est très incertain et la crédibilité des Etats membres à prendre le chemin du retour à l’équilibre des comptes publics même à terme n’est malheureusement pas avérée.

Aussi, pour toutes ces raisons, il nous faut, dès 2012, aller plus loin dans la reconquête de la maîtrise des comptes publics, et ce, par des recettes justes, équitables, et qui ne pèsent pas sur les ménages français et l’économie réelle.

Par conséquent, Jean-Louis Borloo et les Députés Radicaux ont déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi dite « Paquet Justice fiscale » qui s’articule autour de quatre grandes mesures. Il s’agit

* de la suppression de l’exonération des plus-values de cession de participation dans les filiales détenues depuis plus de 2 ans (gain : entre 3 et 6 Md€ par an) ;
* de l’encadrement, pour les entreprises, de la déductibilité des frais d’acquisition et des intérêts d’emprunt rattachés à ses acquisitions à 30%, comme en Allemagne (4 Md€ par an) ;
* de la mise en place d’une contribution exceptionnelle, limitée à la période de redressement des comptes publics, provisoirement fixée à trois ans, de 2% sur le bénéfice avant impôt de toutes les entreprises cotées en Bourse (2,5Md€ par an) ;
* de l’instauration d’une taxe sur les transactions financières sur le modèle de la taxe existant déjà en Grande-Bretagne. (gain : 12Md€ par an).

Ces quatre mesures permettraient de rapporter à la France environ 24 milliards d’euros dès 2012, et de ramener le déficit, dans une hypothèse de croissance à 1%, à 54,8 milliards d’euros (soit 3,2 % du PIB) ou, dans une hypothèse de croissance à 0,6 %, à 58,5 milliards d’euros (soit 3,4% du PIB).

Face à l’urgence économique, les Députés Radicaux appellent solennellement le Gouvernement à inscrire cette proposition de loi en urgence, seule façon de se prémunir d’une double dégradation.


Message de Jean-Louis Borloo aux Radicaux

Extraits du livre : http://www.partiradical.net/images/stories/revuedepresse/figaromag26nov.pdf

Jean-Louis Borloo sortira son livre de campagne le 1er décembre 2011. L'occasion de rappeler ses combats et ses convictions. Un livre dédié à tous les radicaux, pour les inviter à rester " libres et engagés " !

Message de Jean-Louis Borloo aux Radicaux
Chers amis radicaux,

Après une période de réflexion au cours de laquelle j’ai pris le temps d’écouter et d’échanger avec un grand nombre d’entre vous, j’ai ressenti le besoin de mettre par écrit tout ce que j’avais sur le cœur dans un livre intitulé « Libre et engagé », qui paraîtra le 1er décembre prochain. Il vous est dédié. Il s’agit d’un ouvrage très personnel, parfois intime, qui présente, de façon extrêmement méthodique, ma vision et mes convictions, à un moment où l’on sent bien que les formations politiques classiques sont plongées dans un profond désarroi.

Certaines de ses analyses vous sont connues : elles sont, la plupart du temps, le résultat de nos échanges et de nos débats. D’autres, en revanche, sont plus personnelles et sont le fruit de mes lectures, de mes rencontres, de mes déplacements et de mon expérience gouvernementale. Elles constituent ma part de vérité sur ce que doivent être les six règles d’or humanistes en ce début de XXIe siècle en matière de logement et d’urbanisme, de justice fiscale, d’école, d’industrie, de développement durable, ou de régulation financière. Ces réflexions m’engagent en tant qu’élu et en tant que responsable politique mais elles n’engagent pas pour autant notre famille.

Si je me permets de vous écrire à l’occasion de la sortie de ce livre, c’est parce que, dans mon esprit, celui-ci doit marquer le coup d’envoi de la finalisation de notre projet radical qui détaillera nos priorités pour les cinq ans à venir. Ce livre est ma contribution et il n’est que ma contribution. Sa seule raison d’être est d’en susciter d’autres, à l’occasion de nos prochaines conventions thématiques ou encore, lors du 2e Dîner de la République du 9 décembre. Vous êtes nombreux à m’avoir déjà fait parvenir vos contributions qui constituent la base de notre projet. Je tiens d’ailleurs à vous en remercier chaleureusement. L’erreur serait de croire que tout ce travail est vain. De même que renoncer à proposer une vision humaniste de la crise serait une faute politique et morale tant est grande l’impuissance de nos élites. Au fond, les développements récents n’ont fait que confirmer le diagnostic posé par les radicaux qui, faut-il le rappeler, ont été les premiers à alerter les pouvoirs publics sur le risque d’une crise systémique. Je veux que nous soyons les premiers à proposer aux Français un cap, une vision et une méthode de reconquête, adaptés aux défis du XXIe siècle. Nous aurons l’occasion d’en débattre dans les semaines qui viennent lors de notre convention nationale sur le projet.

Notre projet sera également la traduction concrète, naturelle et légitime de notre indépendance. C’est parce que nous portons un message différent que nous avons choisi, à 93 % d’être les fers de lance d’une nouvelle force centrale. Et c’est parce que nous aurons un projet solide, visionnaire et juste, que nous serons en mesure de faire un choix serein, libre et honnête, lors de notre Congrès, prévu pour le début de l’année 2012.

Au-delà, c’est sur la base de ce projet radical, social, écologiste et européen qu’il nous faudra organiser la recomposition du paysage politique dans les semaines qui suivront l’élection présidentielle. Cette recomposition passera nécessairement par la présentation du plus grand nombre possible de candidats radicaux aux prochaines élections législatives. Je suis convaincu que la crise que nous traversons suscitera l’émergence d’une nouvelle majorité d’idées autour des valeurs que nous défendons.

Aussi, mes chers amis, et alors que le Parti Radical s’apprête à participer au grand débat présidentiel, je n’ai qu’une seule chose à vous dire : soyez totalement libres de penser et totalement engagés au service de vos idées. Soyez des radicaux libres et engagés.

Jean-Louis Borloo


Synthèse de son intervention au journal de France 2 du 27/11/2011 par le JDD:


Jean-Louis Borloo est "libre"


Invité du 20 heures de France 2 dimanche soir, Jean-Louis Borloo a précisé le rôle qu'il entendait jouer dans la campagne électorale, après avoir renoncé à se présenter. L'ancien maire de Valenciennes, qui publie Libre et Engagé jeudi, s'est à la fois prononcé en faveur du droit de vote des étrangers aux élections locales, de la proportionnelle et du mariage homosexuel. Il va par ailleurs déposer une proposition de loi lundi visant à dégager des économies supplémentaires dans le cadre du plan de rigueur.

Certes il n'est pas candidat à l'élection présidentielle - au grand dam de ses proches, Rama Yade, Laurent Hénart, Dominique Paillé - mais Jean-Louis Borloo entend tout de même peser sur la campagne électorale. Invité sur le plateau du 20 heures de France 2 dimanche soir, l'ancien ministre de l'Ecologie a invité ceux qui "étaient prêt à voter pour lui" à lire son livre, Libre et Engagé, qui sort jeudi aux éditions Plon. "C'est un grand livre d'espoir. Les gens de droite et de gauche peuvent s'y retrouver", a-t-il estimé.
Soucieux de marquer sa différence avec l'UMP, tout en restant en recours - "Je ne ferai pas le candidat d'ouverture de l'autre côté. Il faudrait qu'il y ait un cataclysme", a-t-il déclaré, alors qu'on l'interrogeait sur un éventuel ralliement à François Hollande - Jean-Louis Borloo s'est dit en faveur de l'introduction de la proportionnelle aux élections législatives, du mariage homosexuel et du droit de vote des étrangers aux élections locales. Sur ce dernier point, il a jugé "qu'à chaque fois qu'on peut faire un signe républicain de tendresse et d'affection, c'est très dommage de ne pas le faire". Il a ainsi prévenu qu'il y avait "un certain nombre de valeurs, de méthodes, qui [lui] sont absolument vitales, notamment en matière éducative, notamment en matière de laïcité pleine et entière sur lesquelles [il] ne dérogerait pas". Et de conclure : "Je suis totalement libre."
Pour l'ancien numéro deux du gouvernement Fillon, le sujet central demeure la sortie de la crise. Il a annoncé son intention de déposer lundi une proposition de loi sur les opérations financières qui devrait permettre d'économiser 24 milliards d'euros, et ce, sans mettre à contribution les Français. Selon Europe 1, la "niche Copé" serait notamment dans le viseur du président du Parti radical. Il s'agit de l'exonération d'impôts sur les sociétés lors de la revente par une société-mère de ses titres de participation dans une filiale. Le secrétaire général de l'UMP avait fait adopter ce dispositif en 2004 alors qu'il était ministre du Budget. Toujours selon la radio, la proposition de loi de Jean-Louis Borloo devrait également viser la défiscalisation des LBO (leveraged buy-out), un mécanisme qui consiste à racheter une entreprise par endettement bancaire. Sur le plateau de France 2, il s'est dit convaincu que sa proposition de loi fera "l'unanimité", sans toutefois la détailler.
Quant à sa non-candidature, il a assuré n'avoir subi "aucune pression". "Je sais que c'est un peu bizarre qu'un homme politique (…) assez populaire dise finalement 'je réfléchis'. Si ce n'est pas pour gagner, est-ce que c'est vraiment comme ça que je vais faire peser mes idées?", a-t-il déclaré, justifiant son choix de ne pas présenter sa candidature. Quant à celles de Hervé Morin et de François Bayrou, respectivement annoncées jeudi et dimanche, il a estimé que la différence entre les deux candidats était "à la marge". Se disant le "plus mal placé" pour commenter la candidature de Hervé Morin puisque lui-même a fait "le choix de ne pas y aller", et refusant de dire "du mal", il a tout de même lâché cette petite phrase : "Dans le monde moderne, une candidature qui n'a pas de chance de gagner sur une programme extrêmement clair, c'est une candidature de témoignage."


Interview de Jean-Louis Borloo, Nice Matin, Mercredi 30 novembre 2011


Ancien ministre de l'Economie, puis de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo déposera aujourd'hui une proposition de loi sur les déficits « avec trois mesures fiscales immédiates qui ne touchent ni les ménages ni les systèmes sociaux et pas plus l'économie réelle », précise l'ex-futur candidat du Parti Radical dont le livre-programme Libre et engagé (Ed. Plon) paraît demain.

La France était-elle en capacité de contenir la hausse du chômage ?
J'ai été ministre de l'Emploi de 2005 à 2007 et malgré une faible croissance, nous étions parvenus à réduire le taux de chômage de 10,2% à 7,7%, grâce notamment à un programme de relance du bâtiment. On avait également développé l'apprentissage, mais surtout amélioré considérablement l'accueil des demandeurs d'emploi. La réforme de Pôle Emploi a peut-être un peu perturbé tout ça.

Que feriez-vous si vous étiez à Matignon ?
Il y a trois secteurs sur lesquels on peut agir rapidement. D'abord, le logement, car les besoins sont réels. Ensuite, les services à la personne qui sont un levier considérable pour l'emploi: il ne s'agit pas d'accorder des avantages fiscaux aux personnes aisées, comme beaucoup le pensent aujourd'hui, mais de favoriser de vrais métiers, de qualité et non délocalisables. Enfin, la croissance verte avec, en particulier, la rénovation thermique de tous les bâtiments publics ou des 600 000 logements vendus chaque année. C'est un vivier massif pour l'emploi.

Qu'attendez-vous du discours de Sarkozy jeudi à Toulon ?
Qu'il fasse le point exact de la situation telle qu'il l'appréhende, car les Français ont besoin d'y voir clair. Ensuite, pour l'immédiat, comment il voit la sortie de crise, quelle est la perspective de relance notamment en France et comment il envisage la nouvelle architecture européenne. Le 18 juillet dernier, j'avais adressé au Président une lettre sur la crise qui m'avait valu d'être considéré comme un peu pessimiste à l'époque. Je crains d'avoir eu raison trop tôt. Mais je n'incrimine pas le Président car la situation est très difficile dans tous les pays européens.

Pensez-vous Sarkozy capable de porter l'idée d'une union nationale ?
Ce sont les circonstances qui le diront. Ce qui est propre au Président actuel, c'est le circuit court de décision qui permet souvent d'aller plus vite mais qui rend plus compliqué de fédérer tous les acteurs. Pour autant, je ne pense pas que ce soit un problème de personne. Je ne crois pas non plus à une union nationale politicarde bricolée.

Vous sentez-vous toujours compatible avec Sarkozy ?
Je ne cherche pas un poste. J'essaie seulement de communiquer ma vision des choses, de manière libre, tout en cherchant à être utile à mon pays. Bien évidemment que ma famille naturelle est le centre droit, mais que mes idées servent à un camp ou à un autre, au fond, ce n'est pas ce qui m'importe. Ce qui m'importe aujourd'hui, c'est « comment on sort de la crise ».

Pourriez-vous être ministre de Hollande ?
Quand on a fait partie d'une autre équipe gouvernementale pendant neuf ans, ça paraît un peu difficile !

Comprenez-vous les exigences des écologistes pour sortir du nucléaire ?
De 2007 à 2010, avec le Grenelle, les Français ont pris conscience des enjeux écologiques, ils ont appris à aimer l'environnement. Nous étions, en effet, parvenus à fédérer positivement autour de l'écologie. Malheureusement aujourd'hui, j'ai le sentiment que les choses s'inversent, que l'écologie est désormais vécue comme une contrainte. Cela me navre. Nous sommes en train de reculer.

La vive réaction de l'UMP ne dévalorise-t-elle pas le Grenelle ?
C'est très étrange car jamais aucun gouvernement, aucune majorité en Europe n'ont fait autant et aussi vite pour l'environnement. Les excès d'un côté entraînent des excès de l'autre et les deux protagonistes risquent de tomber dans la caricature.

Ne regrettez-vous pas de ne pas être candidat ?
La présidentielle se jouera entre Sarkozy, Hollande et Marine Le Pen. Je me suis dit que si je voulais faire passer mes idées et peser sur le débat, ce n'était pas en étant un candidat de plus dans une petite bataille du centre. Mes idées sont mes armes. Aujourd'hui, les Français ont besoin d'un candidat appuyé par une force politique en cohérence avec lui. Je n'étais pas dans cette situation-là. Je ne le regrette en aucun cas.

Qui soutiendrez-vous ?
Tout dépendra des attitudes, du projet, du regard et de la méthode. On a besoin d'un pilotage au plus près du terrain. Mais je peux aussi ne rien dire...


Interview de Jean-Louis Borloo, La Provence, Samedi 3 décembre 2011
Il sort un livre, reprend ses visites sur le terrain. Deux mois après avoir jeté l'éponge dans la course à la présidentielle, malgré les déçus et les orphelins, Jean-Louis Borloo, le président du Parti radical, est plus que jamais convaincu d'avoir fait le bon choix. Déroulant le refrain facile de mieux vaut peser par les idées que par le nombre de voix... Et tirant en creux sur Hervé Morin et François Bayrou. Celui qui prône de faire baisser le coût du logement de 20% en cinq ans sera, aujourd'hui à Marseille pour parler de ce sujet. Et défendre d'autres théories.

- Deux mois après avoir renoncé à être candidat en 2012, le regrettez-vous ?
Jean-Louis Borloo :
Je n'ai pas renoncé, j'ai décidé, car nous vivons une crise d'une extrême gravité. Dans ces conditions, la présidentielle se jouera entre le candidat socialiste, le président en exercice et le Front national en embuscade. Les autres candidats ne peuvent gagner. Or dans la Ve République, ne pèse que celui qui gagne ou son équipe. Les candidatures de témoignage ne servent à rien. C'est un effet d'optique de croire que l'on pèse lorsque l'on fait évaluer ses idées en fonction du suffrage universel. Cela n'a jamais été vrai.

- Vous laissez des orphelins et des déçus !
J.-L.B. :
Ce n'était pas en étant un candidat de plus dans un centre fractionné que l'on pouvait gagner. Il vaut mieux être dans la situation d'un homme dont on regrette la décision responsable que dans celle d'un homme dont la décision d'y aller est en permanence critiquée par ses propres amis. J'ai eu, je crois, raison un peu tôt.

- Vous pensez à Hervé Morin, le président du Nouveau Centre qui s'est déclaré la semaine dernière ?
J.-L.B. : Je connais beaucoup de candidats dans ce cas...

- Que pensez-vous de sa candidature ?
J.-L.B. : Moi, j'ai fait le choix inverse.
- Justement, comment pouvez-vous encore être entendu ?
J.-L.B. : Vous portez mieux vos idées lorsque vous n'êtes pas candidat. Un candidat est obligé de se démarquer, de se caricaturer, d'user de formats courts et slogans trop rapides alors les idées disparaissent. Moi, je ne suis pas dans l'automaticité avec les éléments de langage d'un camp ou d'un autre. Je suis un homme libre, engagé et... parfaitement détendu.
- Vous publiez un livre en forme de programme. À qui est-il destiné, à Nicolas Sarkozy ?
J.-L.B. : Je veux peser sur le débat en faisant des propositions pour sortir de la crise. Dans mon livre, je donne des pistes pour tout le monde. C'est un livre du "comment on fait" et pas du "qu'est-ce qu'il faut faire ?".

- En écoutant le président-candidat à Toulon jeudi soir, on a le sentiment qu'il reprend votre conception de l'Europe. Y aurait-il rapprochement ?
J.-L.B. : Les choses s'imposent. J'ai toujours été convaincu qu'il faut changer fondamentalement l'Europe, changer les traités, avoir un financement autonome... Ce n'est pas une modification à la marque qu'il faut faire. Si vous avez le sentiment que Nicolas Sarkozy reprend dans ce domaine certaines de mes idées, tant mieux, mais il y a d'autres sujets sur lesquels on ne se rapproche pas ! Je pense au droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales après 10 ans, pour lequel je suis favorable.

- Qui soutiendrez-vous pour la présidentielle ?

J.-L.B. : Je soutiendrai des idées sociales et humanistes. Je n'ai à cette heure-ci aucune certitude sur tel ou tel, sur la tonalité que les uns ou les autres vont donner, les mesures qu'ils promettent de prendre...

- Avez-vous le droit de vous abstenir ?
J.-L.B. : Pourquoi pas ? J'ai bien refusé le poste de ministre des Affaires étrangères ! J'ai été neuf ans ministre, j'ai mouillé le maillot... Je ne cherche pas un job. Quelqu'un qui veut être ministre ou autre chose, il est bien obligé de choisir une écurie. Je ne suis pas dans cette situation.

- La présidentielle va pourtant se jouer au centre !
J.-L.B. : Il n'y a pas de victoire sans l'électorat du centre mais le centre ne peut pas, seul, gagner une élection. La façon dont François Hollande ou Nicolas Sarkozy va réussir, ou pas, à incarner cette sensibilité sera décisive pour la présidentielle. Ça ne se fera pas par un candidat qui se rallie entre les deux tours après avoir dit, lors du premier tour, tout le mal qu'il pensait de ses compétiteurs.

- Que faites-vous de François Bayrou, candidat du MoDem ?

J.-L.B. : Le lendemain de l'élection présidentielle, le 3e , 4e ou 5e n'a jamais pesé : Barre, Balladur, Bayrou... et encore plus sans majorité parlementaire ! En revanche, de manière publique et avant l'élection, vous pesez plus.

Recueilli par Marjory CHOURAQUI


Interview de Jean-Louis Borloo, Libération, Samedi 10 décembre 2011


Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, a déclaré forfait pour 2012, mais entend peser dans les débats de la campagne :

Organisateur, vendredi soir, du traditionnel dîner de la République, Jean-Louis Borloo, qui vient de publier Libre et engagé (Plon), entend bien peser sur le débat présidentiel, même s’il n’est pas candidat. Le président du Parti radical valoisien défend l’application de «six règles d’or» sur la maîtrise des comptes publics, la production en France, l’éducation, la baisse du coût du logement, une meilleure justice et la croissance verte. Les radicaux diront en janvier quel candidat ils soutiennent à l’élection présidentielle.

N’étant plus dans la course à l’Elysée, comment comptez vous peser dans le débat ?
Déjà en proposant à tous les Français ma vision à travers mon livre. Ensuite, en déposant une proposition de loi dite «paquet justice fiscale». Si elle était adoptée, elle permettrait de rapporter 24 milliards d’euros en 2012, sans impact sur les ménages.

Et je propose avant tout une méthode. Aucun acteur de la vie publique ne peut agir tout seul. Il faut absolument établir de nouveaux modes d’action fédérateurs à la manière du Grenelle de l’environnement avec les forces vives de la nation. Aujourd’hui, en France, il y a 150 000 jeunes sans qualification professionnelle, trois millions d’adultes de plus de 45 ans qui ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux. Alors que nous disposons de tous les atouts pour éviter un tel gâchis humain, rien ne se passe. Remédier à cet état de fait ne se fera pas par une décision d’Etat. C’est une conception monarchique aujourd’hui dépassée. Cette méthode est applicable aux six règles d’or que j’évoque, et utilisable tant par le PS que par la droite républicaine. Ce qui m’importe le plus, c’est que mon pays aille mieux. J’aime plus mon pays qu’un camp. La bataille des camps est, pour moi, secondaire au regard de l’importance et de l’urgence des décisions à prendre. A chaque fois que j’ai pris en main un chantier, ce sont elles que j’ai appliquées et personne ne peut dire qu’il ne s’est rien passé.

Le programme du Parti socialiste et de François Hollande, et notamment les recrutements dans la fonction publique, sont-ils compatibles avec les règles que vous posez ?

Le PS reste dans des réponses traditionnelles. Il raisonne sur un programme d’avant crise. François Hollande va être dans l’obligation de revisiter sa stratégie.

Face à la crise, l’union nationale entre différentes forces politiques peut-elle permettre d’apporter des réponses ?


Ce qui importe, c’est de prendre immédiatement des mesures de relance, notamment par le logement. Quant à l’union nationale, chacun sait que nous sommes face à une échéance électorale en deux temps, d’abord la présidentielle, puis les législatives. Une majorité va se dégager. Un gouvernement est le fruit de la confiance d’un parlement. Face aux difficultés, il va falloir que les gouvernants changent de méthode, tant de décision que d’action, et que sur des sujets vitaux la majorité et l’opposition soient capables de s’entendre. Ce qu’il nous faut, ce n’est pas une union nationale virtuelle entre différentes forces politiques, mais une forme d’union nationale sur des projets clairement identifiés.

Rien à voir, donc, avec l’arc central de François Bayrou…

Nous n’avons pas la même lecture de la Ve République. Un gouvernement ne peut pas agir sans avoir une majorité au Parlement. Je ne vois pas, en l’état, sa capacité d’avoir une majorité parlementaire. Se déterminer simplement entre les deux tours permet, peut-être, de peser sur le choix d’un homme, pas sur une politique. Le quatrième ou le troisième homme d’une présidentielle pèse peu.
Vous parlez, comme François Bayrou, de maîtriser les comptes publics, de produire en France et faire de l’éducation une priorité. Quelles sont vos différences avec lui ?

C’est la méthode. Pendant des années, les politiques n’ont cessé de dire «ma priorité, c’est cela». Mais personne ne dit comment faire. Je dis simplement voila quel est le problème et voila comment nous pouvons le résoudre. Le candidat à la présidence de la République que je soutiendrai sera celui qui reprendra ce discours de la méthode. Je ne me mets pas en position de négocier un portefeuille ministériel.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire